Un tout petit mensonge

Marie-Claude pis moi on s'en va chercher Manon à Québec. Il faut être là-bas à 16h. On se dit qu'on va longer la 138 pour y aller tranquillement et arrêter à des endroits pour prendre un peu de photos.

On part ça va super bien. On fait quelques arrêts sans rien de bien impressionnant, mais on passe un bon moment. Le dernier arrêt avant de filer ça direct à notre destination finale : Marais Léon-Provancher à Neuville. Un peu de patience et jour de chance : un petit blongios nous titille le kodak! Il finit par retontir à quelques mètres de nous. Je me fais aller le doigt sur le déclencheur pas à peu près. C'est magnifique, il est juste là et il se promène en plus. Wow quel moment incroyable!

- Il est quelle heure là Marie? que je lui demande

- Oupssss, il est 16h!

-Maudit clisss que le temps passe vite en bonne compagnie!

On se grouille à ranger notre arsenal. C'est quand même le coeur qui me serre que je laisse le blongios parce qu'il est là tout près de nous et il est très actif en plus.

Notre retard n'est pas passé inaperçu. On a mis ça sur le dos du traffic... elle y a cru jusqu'à ce qu'on llui raconte notre fabuleuse aventure avec le blongios.

Oupssss... désolée mon amie.

Le long de la Rivière St-Maurice, plusieurs Pygargue à tête blanche. Adultes et immatures, probablement de la même famille.

Une belle aventure à lire dans le livre.

Ici, je vous laisse seulement un extrait de l'histoire qui fait 2 pages et 3 belles photos pleine page.

Merci les guides, Merci Manon

Hiver 2023, direction : Saint-Barthélemy pour tenter de voir des Harfangs des neiges. Cette année ils se font soit très disscrets, soit très rares. Habituellement on arrive à en voir plusieurs en une seule tournée. Cette année, rien de garanti! La majorité du temps, je repars bredouille. On a pas un hiver hyper froid alors je ne sais pas si ça peut avoir une incidence sur leur absences.

Je suis en véhicule avec mon amie Manon et c'est elle qui conduit. On roule tranquillement sur la route de campagne et on observe tout autour. Rien pantoute! Aucun Harfang aux endroits où normalement il s'y trouverait. On s'apprête à repartir de là avec la carte mémoire vierge, qu'elle tristesse. Y'a des journées plus décevantes que d'autres, mais Manon n'a pas dit son dernier mot. Elle interpelle ses guides. Pour les plus spirituels d'là gang vous connaissez probablement la patente. Pour les autres, je t'explique : Tu t'en vas quelque part et tu souhaites avoir un stationnement; interpelle ton guide du stationnement! Tu vas avoir un beau stationnement. Facile de même! Pis ça fonctionne pour vrai là. Donc, Manon veut voir un Harfang, elle interpelle son guide de l'oisieau? Son guide de la nature? Pour vrai, je ne sais pas lequel de ses guides elle a interpellé, mais cré moé, cré moé pas, on voit un harfang arriver en vol à notre gauche et il vient droit vers nous! On te lâche un cri chacune, fout les brakes. Le harfang se dépose sur le poteau électrique juste là où on est! Voyons dont! ...

La suite disponible dans le livre.

17 juin 2022. Je pars vers Bécancour, le marais au pied du pont Laviolette. Pour la première fois, je décide de faire le tour complet du marais. Je l'ai jamais fait parce qu'à plusieurs endroits il faut marcher à travers les grands fouets de quenouilles pis de branchailles. Genre que tu ne sais pas trop où tu mets les pieds. C'est tellement facile de m'imaginer un paquet d'affaires du genre que je vais ressortir de là avec je sais pas quelle beubitte accrochée après moi. Peut-être même une colonie de tiques. J'avance là-dedans pis j'essaye fort de ne pas y penser. Y faut s'qui faut fille! Tu veux voir des affaires magnifiques que tu verrais pas autrement, ben fonce!

C'est ce que je fais, j'y vais. J'avance et je ne vois pas grand-chose, les fouets me cachent la vue. j'entends par contre! Aucun doute, il y a de l'oiseaux dans le coin. Je finis par arriver vers une éclaircie qui me donne une vue sur une infime partie du marais. Des carouges à épaulettes crient à tue-tête. Ils sont magnifiques lorsqu'ils sont accrochés au bout d'une quenouille. Je fais des tentatives de photos. Entre des branches je vois un peu de jaune. Je n'y porte pas tant attention. Mon regard revient à nouveau dessus. Je vérifie avec mon appareil photo pour voir si c'est quelque chose de vivant. Quand je réalise ce que c'est, le coeur me débat.

Quelle chance de voir ce bébé carouge! J'essaie de m'approcher un peu plus sans exagérer et je tente de me positionner pour arriver à bien le voir à travers les herbes hautes. Comme il vente, je dois déclencher mon appareil au bon moment, car à tout instant le vent envoie une herbe soit devant mon objectif, soit devant baby mini (je l'ai baptisé d'même). Je capote encore plus quand je vois la maman arriver avec le lunch pour le nourri. Je suis à quelques centimètres d'avoir de l'eau par-dessus mes bottines d'aventurière... pas tant waterproof... pis je surveille le rat musqué qui rôde. J'ai toujours peur que ça m'attaque c'te bébitte là! Je prends plusieurs photos. Baby mini s'envole avec l'air d'avoir pris 3-4 verres de trop! D'après moi c'est pas mal un de ses premiers vols. Il va se percher sur la branche d'arbre juste un peu plus haut. Ça me permet d'avoir une prise de vue différente. J'attends les aller-retours de maman carouge qui part à la chasse aux bestioles et revient nourrir baby mini.

D'autres magnifiques photos de baby mini et de sa maman le nourrissant dans le livre!

Suite à un après-midi en chaloupe sur la rivière St-Maurice à titiller le poisson et photographier la famille de Pygargue à tête blanche.

Dos à nous, ce magnifique coucher de soleil. Moment magique et inoubliable!

Froide journée d'hiver. Fait pas froid, fait frette en tabasssslack! Je vais faire une p'tite ride à Yamachiche parce que c'est tout près. Cet hiver je reste dans les alentours pour mes photos. Je me dirige dans le bois à la recherche d'une Nyctale. Il est tôt un matin de semaine pis fa frette : Timing parfa pour avoir la sainte paix. Je sillonne le boisé à la recherche de Bibi. Mes yeux scrutent la moindre branche. Un couple est là et recherche la même chose que moi. Je m'éloigne d'eux... quessé tu veux, je suis une p'tite sauvageonne. Ça ne me tente pas de jaser et encore moins d'être suivie.

Je me lève la tête pour regarder droit devant pis deux grosses billes jaunes bien rondes me fixent. Un frisson me traverse le corps, mes yeux viennent aussi ronds que les siens pis ma bouche s'ouvre pour me permettre de recommencer à respirer... ben oui toé, je pense que je respirais pu tellement j'étais surprise et émerveillée.

Je prends quelques photos tandis qu'elle a les yeux grands ouverts. Je suis tout près d'elle. Maudit qu'est belle. Je jette de rapides coups d'oeils dans les alentours pour m'assurer que personne ne vient. Je prends le temps de l'admirer. Elle me regarde dans le blanc des yeux pis moi je la regarde dans le jaune des siens. À y voir la binette, je te dirais qu'elle est aussi surprise que moi de me voir là. Sa surprise sera de très courte durée, car bientôt ses yeux se feront tout petits. Je quitte les lieux... une rencontre d'une quinzaine de minutes, pas plus, et ma journée était comblée. C'est tu pas merveilleux ça.